Que vais-je bien faire après le bac?

Publié le par Bruno Brusson

Coucou les filles, dans un peu plus d’un mois vous allez passer votre baccalauréat, et ça ne rigole plus. Vos parents (s'ils ne sont pas en prison ou morts dans un accident de voiture) vous mettent la pression matin et soir : « Si tu ne travailles pas 7 heures par jour, tu n’auras sans doute pas ton bac », « Ton grand frère travaillait beaucoup plus que toi »... Et toi, tu commences à en avoir marre alors tu trouves des feintes plus ou moins subtiles pour qu’ils te laissent tranquille. Toi aussi comme Marine, galérienne de terminale ES, tu as fait gober à tes vieux que tu allais réviser chez une copine car « On travaille mieux à deux » alors qu’en réalité tu allais chez Moussa, ton plan cul de 28 ans carrossier à Maisons-Alfort.

Évidemment, tes vieux, ta famille, ton chien pensent que le bac est fondamental dans ta vie de future femme au foyer mais toi, tu le vois d’un tout autre angle. Tu te concentres sur ton avenir, ton post-bac comme ils disent chez les gauchistes du rectorat. Et visiblement, M. Raymond le conseiller d’orientation/intendant/infirmier/garagiste/dealer du Lycée Sainte-Marie-de-la-crèche ne t’a pas beaucoup aidée. Le test de personnalité qu’il t'a fait faire, à mi-chemin entre Astrapi et Fémina, fut un fiasco. « Encore un connard d’étudiant en psychologie qui n’a jamais eu d’ambition, comme tous les élèves de psycho ». Ce sont tes mots.

Comme PrimeGueules t’a souvent accompagnée dans tes choix de vie, politiques, sociaux et racistes, tu lis par hasard cet article et tu vas très vite remarquer qu’il est écrit pour toi.

 

1 – Tu es en Terminale Scientifique.

 

Souvent considérée comme l’intellectuelle de ta famille, tu t’obstines à dire à tes grands-parents que tu as choisi cette filière par défaut car madame Imbert, ta prof principale, te disait souvent : « Avec S, on peut tout faire après ». N’ayant jamais eu la moyenne en math, à part en devoirs-maisons, tu te dis que ton dossier scolaire n’est pas au mieux.

Après une réflexion digne des plus grands, tu penses avoir trouvé la solution miracle : « Maman, Papa, l’année prochaine mon dossier ne comptera pas, je pars en médecine, je me concentre désormais sur mon bac ». En réalité, tu n’as pas tellement envie de passer ta vie en bloc opératoire à recoller des morceaux, mais comme ton ex-boyfriend te le dit souvent, t'avais qu’à passer plus de temps sur tes devoirs que sur Ask.fm à répondre à des questions de pré-pubères en manque de virtual-sex.

Alors tu t’obstines, ta pire angoisse étant de finir en DUT Chimie avec toutes les pucelles boutonneuses de ta classe. Vaut mieux passer pour une conne avec des beaux mecs, que pour une médiocre avec des déchets. C’est ta vision NRJdouzesque de la chose.

Que vais-je bien faire après le bac?
2 – Tu es en Terminale Economique et Sociale.

 

Gagné, tu as choisi la filière pour te faire un maximum de fric plus tard, mais hélas les places sont chères. Caroline, 16 ans et deux ans d’avance sait pertinemment qu’elle ira à Science-Po Paris pour devenir politique de carrière, elle prépare d’ailleurs les concours depuis la quatrième.

Mais toi, c’est une toute autre histoire, tu rêves de thunes, de grandes maisons et de cuisine Ikea en aluminium mais tu te demandes bien ce que tu vas faire avec un 4 en économie sur ton dossier. Mme Lepoint, agrégée d’histoire en pré-retraite, te dit que la classe préparatoire est le seul moyen pour réussir mais tu es bien consciente qu’intégrer une de ces usines n’est pas de ton niveau.

Même si le DUT Tech-de-co ou le BTS Muc peuvent t’intéresser, tu n’as pas tellement envie de te retrouver avec les filles parties en STG que tu t’amusais à dénigrer quelques mois auparavant : « Mais vous travaillez, les STG ? Vous savez faire un contrôle sans tricher les STG ? LOL ». En attendant elles t’ont bien niquée.

C’est donc décidé ! Ça sera une école de commerce privée post-bac. Et l’ESC Guingamp t’accueillera à bras ouverts. Pour 9000 euros par an, tu t’enrichiras de connaissances en marketing, management, avec un approfondissement par le biais de stages non rémunérés à l’étranger. A la clé, un super diplôme non reconnu par l’État. Mais ça ce n’est pas grave : « L’ESC Guingamp vous offre un réseau de plus de 4538909 entreprises ».

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3 – Tu es en terminale Littéraire.

 

Courage, tu ne sais pas faire la différence entre le classicisme et le parnasse mais ce n’est pas grave tu comptes t’en sortir avec ton anglais LV1 : eh oui, tu as tous les albums des Beatles avec les lyrics en feuillets, du coup tu connais quelques expressions « idiomatiques » à replacer lors de l’écrit : « You’ve got a ticket to ride », « We’re living in a Yellow Submarine », « help », « Let it be ».
Pour ce qui est de cette orientation énigmatique, c’était sans doute pour rendre hommage à ton ex, gothique guitariste de néo-métal lisant les Fleurs Du mal toute la journée.

Tu dois l’avouer, ton avenir est un peu incertain, d’autant plus que ton père néo-libéral, cadre chez Areva, te met pas mal de pression et renie tes fréquentations junkies. Sa phrase culte : « Le carton ? Les scientifiques le fabrique, les écos le vendent et les littéraires vivent dedans. »

Pas sereine, tu n’as pas beaucoup d’options pour l’année prochaine, tu t’es d’ailleurs contentée de remplir qu’un choix sur tes voeux d’admissions. La fac de lettres de ta ville. C’est ton grand frère en 8ème première année de L.E.A qui t’a conseillée.

Dès la rentrée des classes, tu prendras au pied de la lettre ce que racontent tous tes profs sans aucun recul, ton seul espoir étant un jour d’enseigner à ton tour. De toute façon, si tu avais eu de l’esprit et de la réflexion tu aurais fait une prépa.

Que vais-je bien faire après le bac?

 

 4 – Tu es en terminale STG.

 

Même si tu as redoublé une ou deux fois avant d’arriver en terminale, on peut dire que tu as du courage. Subir les moqueries perpétuelles des séries générales se croyant supérieures, subir le mépris de tes anciens professeurs de seconde, subir cet acharnement d’un système éducatif français n’aimant pas les séries technologiques. Ces sous-filières, comme ils disent. Tu te rappelles encore de ces mots, sortis en conseil de classe par ton professeur principal : « écoute Célia, tu n’es pas assez forte en math pour aller en S, tu es nulle en éco et en français. Soit on te fait redoubler, sinon on t’envoie en STG. » Et oui, cette série aux yeux des profs est une poubelle, un coin où on met les cancres.
Mais aujourd’hui tu es en terminale et tu dois décider de ton avenir. Finalement, dans cette filière, tu t’es fait une idée de la vie professionnelle, tu as grandi, tu as dû te battre pour montrer que tu n’étais pas qu’une conne. Et finalement, comme tu as redoublé d’efforts pour prendre ta revanche, une multitude de choix s’ouvrent à toi : prépas, BTS, DUT, fac... En fait, tu peux faire ce que tu veux et rappeler ces quelques mots de Rousseau à tes copains de seconde égocentriques amateurs de grandes études : « Plus le corps est faible, plus il commande ; plus il est fort, plus il obéit » .

 

4 – Tu es en terminale STG.

Même si tu as redoublé une ou deux fois avant d’arriver en terminale, on peut dire que tu as du courage. Subir les moqueries perpétuelles des séries générales se croyant supérieures, subir le mépris de tes anciens professeurs de seconde, subir cet acharnement d’un système éducatif français n’aimant pas les séries technologiques. Ces sous-filières, comme ils disent. Tu te rappelles encore de ces mots, sortis en conseil de classe par ton professeur principal : « écoute Célia, tu n’es pas assez forte en math pour aller en S, tu es nulle en éco et en français. Soit on te fait redoubler, sinon on t’envoie en STG. » Et oui, cette série aux yeux des profs est une poubelle, un coin où on met les cancres.
Mais aujourd’hui tu es en terminale et tu dois décider de ton avenir. Finalement, dans cette filière, tu t’es fait une idée de la vie professionnelle, tu as grandi, tu as dû te battre pour montrer que tu n’étais pas qu’une conne. Et finalement, comme tu as redoublé d’efforts pour prendre ta revanche, une multitude de choix s’ouvrent à toi : prépas, BTS, DUT, fac... En fait, tu peux faire ce que tu veux et rappeler ces quelques mots de Rousseau à tes copains de seconde égocentriques amateurs de grandes études : « Plus le corps est faible, plus il commande ; plus il est fort, plus il obéit » .

 

Publié dans Société

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